Vilken jävla dag off! (quel putain de jour de congé) Pensa-t-il. Aleksi s'était même retenu de le dire à voix haute, de toute façon, il y avait peu de chance que quelqu'un comprenne le suédois. Prends ton jour de congé qu'ils disaient... Il ruminait en silence. Ça va te détendre qu'ils disaient... Tsk. Il avait pas besoin de se détendre, ni même d'un jour de congé. La journée avait de toute façon mal commencée. Il s'était réveillé avec un gros mal de crâne, le genre bien présent, bien insistant. A la limite semblable à un lendemain de cuite. D'habitude, après deux/trois cigarettes, le mal de tête s'en va. Mais cette fois-ci, même après s'être emmerdé chez lui à ne rien faire et à fumer clopes sur clopes, le mal de crâne était resté. Il avait donc décidé d'aller s'acheter de l'aspirine, ou tout autre médoc du genre, afin d'en finir avec cette migraine. Le voilà donc maintenant coincé dans cette foutue pharmacie, le regard braqué sur les gangsters de bas étages qui commencent doucement à baliser. Au début de cette prise d'otage, Aleksi avait prit les devant, éteignant son bippeur. Il n'avait pas envie qu'il se mette à sonner (pour lui indiquer une prise d'otage en cours dans une petite pharmacie de Brooklyn...) et que ces gangsters ne finissent par découvrir qu'il était flic. Le suédois observa les clients, inquiets voir apeurés pour certains. Il fallait qu'il trouve deux trois personnes prêtent à se salir les mains pour agir. Pas question de rester là à jouer les otages dociles alors qu'il pourrait agir. Il avait arrêté de compter le nombre de missions de ce genre qu'il avait du faire avec son équipe. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, il était tout seul. Cette journée n'aurait pas pu être mieux n'est-ce pas ?

J'avais pas vraiment pas prévu de me casser la tête avec des courses aujourd’hui, mais il fallait bien que j'aile faire un tour à la pharmacie. J'avais des insomnies régulières et je commençais à fatiguer au boulot. Quand on a peu de temps pour dormir, autant en profiter. Je ne voulais pas finir par piquer ou il ne fallait pas ou pire. Je n'osais même pas y penser. J'enfilais mes chaussures, pris mes clés et filait au plus vite. J'avais toujours peur d'arriver trop tard, et que ce soit encore et toujours la pause. Mais non c'était bien ouvert, mais je n'eus pas le loisir de m’approvisionner, des membres de gangs se tenaient là, se cachant des rixes au dehors. Avec ça, j'aurais besoin de deux fois plus de somnifères, géant. On revenait du front et on tombait sur des scènes qui au final, semblaient identiques. Je regardais à ma gauche et vis le patient vu plus tôt. Le truc du swat ou je sais plus quoi. Je le vis éteindre son bipeur. Il n'était pas vraiment rusé de se montrer comme une certaine autorité avec ces types là. Je savais pas pourquoi, mais je pouvais deviner qu'à l’issue de tout ça, j'allais avoir un tas de boulot. «  Envie d'aventures aujourd’hui ? »

Sa journée avait été ... bizarre. Appelé à Brooklyn pour une femme qui voulait soi-disant l'employer comme coach, il s'était retrouvé à devoir donner son avis sur les stats en hockey d'un môme, pour savoir s'il avait de l'avenir - "Vous comprenez, quand j'ai su par mon amie Karen qui vous étiez". Bla bla bla. Comme s'il avait le pouvoir de dire qu'un gamin sera un jour un champion, juste en regardant son +/- sur les trois dernières années.
Il avait dégradé sa cote de popularité en envoyant balader la femme en question, non sans soutenir le gamin qui, à côté d'eux, n'en menait pas large.
Il était trop énervé en partant d'avoir été une fois de plus ramené au hockey, et plutôt que prendre un taxi pour rentrer chez lui, il avait décidé de marcher un moment. Il venait à peine de pénétrer dans un drugstore pour acheter du dentifrice, que des hommes armés étaient entrés à sa suite. Ils avaient fait asseoir tout le monde. De ce que Mike en avait vu, il y avait 5 ou 6 personnes en tout. A côté d'elle, une fille ne semblait pas flippée outre mesure - ce n'était pas son cas à lui. Vous trouvez que c'est une aventure, vous ? Taisez-vous, j'ai pas envie de me faire tuer parce que vous l'avez ouverte. Ils leur avaient dit de se la fermer pour rester en vie, Mike ne cherchait pas à vérifier s'ils étaient sérieux ou non. Il tenait à la vie, merci.

« Envie d'aventures aujourd’hui ? » Il haussa un sourcil, posant son regard sur une jeune femme non loin de lui. Elle lui semblait familière, il ne lui fallut pas longtemps pour se rappeler son dernier séjour à l'hôpital. Une infirmière s'était occupée de lui et avait finit -sans aucune raison- par laisser une collègue terminer le travail. Il était en congé, n'était pas censé travailler, sauf si on l'appelait pour une affaire. Il n'était pas spécialement venu en se disant "et si j'attendais que des gangsters se pointent pour m'éclater un peu?". Et puis il était là avant tout pour son mal de tête. Toujours présent au fait. « Qui n'aurait pas envie d'un peu d'aventure dans sa vie ? » Il esquissa un sourire. Il jeta un coup d'oeil aux ravisseurs qui ne surveillaient qu'à moitié leurs otages, surement bien trop stressés à l'idée que les autorités trouvent leur position. « Vous trouvez que c'est une aventure, vous ? Taisez-vous, j'ai pas envie de me faire tuer parce que vous l'avez ouverte. » Aleksi se retourna, un homme se tenait non loin d'eux. A eux trois ils étaient les seuls à oser parler dans la petite pharmacie. D'eux trois, il semblait le plus apeuré par la situation. « Vous inquiétez pas, ils sont pas prêt de nous descendre avant un moment, pour l'instant ils veulent se montrer discret pour ne pas être repéré. » C'était franchement rassurant ce qu'il disait.... Dans le genre "vous inquiétez pas, on se fera flinguer après, on a encore quelques heures de répits, vous avez le temps de prier". « Dites, il y aurait pas de l'aspirine pas loin de vous ? » Dit-il à l'intention de ses deux comparses. Il n'avait pas envie d'attendre la fin de cette prise d'otage pour soigner son mal de crâne.

C'était sympa entre les tireur et l'autre qui me disait basiquement de la boucler. C'était le genre de truc qui vous mettait en danger, soûler la seule personne qui peut vous sauver la vie. Ma phrase n'était pas destinée à ce type et il était pas question que je sois comme une gourde apeurée. Quand on regarde, ces types n'ont probablement pas envie de nous tirer dessus, même s'il était préférable de ne pas leur donner des idées. L'agent du swat confirma ma pensée juste après, répondant par une boutade à ma phrase dite plus tôt. Je souris. Qu'allait il tomber dirait mes collègues. «  je me fais pas dessus comme certains, j'ai vu pire que de gros débiles lâches qui se cachent. » En espérant qu'il n'ait rien entendu, sinon on était dans la merde. Jamais su la fermer, même là bas. Et ça m'avait valu des ennuis, mais on tue pas l’infirmière, on la bouscule. Remarque pouvait bien tirer sur l'autre débile je verserais pas de larmes. Moi dégueulasse ? Et encore t'as rien vu mon gars. Au moment où on s'y attend pas et clairement le genre de demande logique pour l'endroit mais pas la situation, le type me demande si de l'aspirine grainerait dans le coin. «  J'en ai sur moi attendez. » Je sortis lentement une pastille quand l'autre type cru que j'allais sortir jesaispastrop quoi de mon sac et bondit sur moi. Je fermais les yeux et entendit un coup, j'osais même pas les ouvrir.

Déjà, il ne se faisait pas dessus ; il ne paniquait pas, mais il estimait que ce n'était pas la peine de prendre des risques inutiles. Elle avait le droit de vouloir mourir, lui, il savait ce que c'était de se réveiller d'un coma, la rééducation, tout ça. Il n'aimait pas l'hosto, et il avait encore moins envie de mourir. Il comptait bien sortir de ce drugstore sur ces deux jambes. Quoi qu'aient fait ou pris les types, il n'en avait rien à foutre.D'ailleurs, ils étaient tellement occupés à rester discret que quand elle avait fouillé dans son sac pour envoyer de l'aspirine à l'autre type qui discutait - et qui semblait plus raisonnable, tout de même - ils avaient réagi. L'un d'entre eux s'était jeté sur elle, renversant au passage un présentoir dans un bruit semblable à un coup. Tu refais ça, on vous bute tous, en terminant par toi.. Mouais ... Si Mike ne l'avait pas assommée avant. Au demeurant, le type avait semblé plutôt maladroit. Ses deux otages-acolytes avaient raison sur un point : leurs preneurs d'otage ne faisaient pas très pros. Soit. Et donc, ils étaient sensés faire quoi ?Les autres étaient retournés vers l'avant de la boutique, l'air préoccupé par ce qui se passait à l'extérieur. Mike se tourna vers l'homme à la migraine, ignorant délibérément mademoiselle je-sais-tout-sauf-me-faire-discrète, et haussa les épaules, dans une demande silencieuse de ce qu'ils pouvaient faire. Il e savait pas bien encore si l'autre était digne de confiance, ou compétent d'une quelconque manière, mais sa façon de garder son calme inspirait une certaine confiance à Mike.