Ça n'a pas franchement de sens, ce rassemblement éclair. Les mots du maire résonnent avec une fausseté désolante. Les bras croisés au milieu de la foule qui s'est amassée là, je n'ai rien d'autre à faire si ce n'est observer le constat d'une indifférence et d'un foutage de gueule monstrueux. Y a des limites à prendre les gens pour des cons et tous les new-yorkais qui se sont réunis devant la maire le font ressentir, qu'ils en ont marre qu'aucune véritable mesure ne soit prise pour enrayer de tels évènements, marre qu'on leur mente, avec cette impression d'être oubliés une fois les élections passées. Les promesses faites il y a quelques années n'ont jamais vraiment été tenues et la baisse de la criminalité n'est qu'une chimère, impossible à saisir. N'importe quel bandit arrêté dans les rues est remplacé par un autre. Il faut attaquer à la racine, mais personne n'a vraiment le courage, l'envie ou les moyens de le faire. Un coup d'épaule, un hurlement, la foule commence à s'agiter, à se mouvoir dangereusement avec violence alors que le ras-le-bol général prend le dessus sur les discours rapidement griffonnés des politiques. Je souris, plus vraiment surpris par cette ignorance, blasé par cette incompétence. Je manque de trébucher sur le béton alors que les flics entrent dans la multitude pour essayer de calmer le jeu, tous équipés de casques et de matraques. - Vous n'feriez pas mieux de vous occuper d'autre chose ? que je lance, énervé, alors que je me rattrape de justesse à un de mes voisins. Qu'est-ce qu'ils nous emmerdent, nous ? Alors que les gangsters courent tranquillement les rues.

Ce bordel sans nom était assez impressionnant à voir. Saren s'en fichait pas mal, il regardait et écoutait sans avoir un véritable avis. Etant lui-même de la mauvaise graine, il ne va pas blâmer les pauvres bougres qui font de cette ville un enfer. Quoi qu'il trouve ça inutile de mettre les rues à feu et à sang. Au final, qu'est-ce que ça leur rapporte ? Ils font juste enrager les gens et par leurs fautes la sécurité sera lourdement renforcée. Lui, il n'a pas besoin que l'armée ou la loi martiale soit déclaré. Si il y a plus de flic que de civil en ville, il aura plus de mal à braquer des banques avec son groupe. Histoire de se tenir au courant, il s'était rendu à la conférence de presse du maire. Ouais, ça n'allait servir à rien, mais autant savoir ce qu'ils vont endurer dans les prochains jours. La foule était là, beaucoup de personnes était venu dans l'espoir d'entendre des nouvelles rassurantes. Lui, il prit simplement son paquet de cigarette dans sa poche pour en prendre une et l'allumer à l'aide de son Zippo. Une femme à côté de lui le regarda presque outré de le voir s'en fumer une au milieu de cette foule. Quoi ? Il est dehors, en plein air où est le mal à s'en griller une ? Le jeune homme émit un petit grognement et la femme alla plus loin. Un petit rire lui échappa, qu'est-ce que les gens peuvent être cons de nos jours. C'est là qu'on le bouscula, il se retourna pour voir le coupable. "Hey, faites attention !" s'exclama-t-il comme l'aurait fait n'importe qui. Le discours du maire continuait et les questions fusaient également. Ça devenait vraiment pénible. Pour le moment, il y avait plus de blabla que de vraies décisions. "C'est bien ce que je pensais. Le maire n'est qu'une petite merde sans couille ! Pffffff et ça veut rassurer les gens... mon cul ouais !" lâcha-t-il cyniquement en se fichant pas mal que les gens l'entend.