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 And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden)

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Calliope White
Calliope White

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MessageSujet: And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden)   And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden) EmptySam 7 Juin - 19:02

Perfect day ... or not.

New-York, New-York. On l’a chanté, on l’a dansé, on y est venu puis revenu. New-York, une muse pour ses habitants, un rêve inaccessible pour une part des habitants du monde. J’avais repris mes marques, lentement, acheté des cupcakes et était retournée à Central Park. Entre autres. J’avais revu de vieux amis, repris mon histoire là où je l’avais laissé. J’avais changé, entre temps. Mes pensées avaient évolué, mais j’étais toujours Calliope. Comme un serpent qui aurait mué, pas tout à fait différente, ni tout à fait la même.
J’étais installée sur un banc, dans une allée du parc, occupée à regarder la skyline des buildings en face de moi. Oui, normalement, on observe la nature, les arbres du premier plan, mais je trouvais encore bizarre le fait que j’aimais ces buildings, alors même qu’ils me faisaient sentir extrêmement petite, et pire encore : qu’ils m’enfermaient dans leurs rues, dans leurs murs … J’avais le parc dans mon dos, comme un rempart prêt à me rattraper si jamais je devais perdre mon souffle. Littéralement. Depuis mes dix-huit ans, lorsque je me sentais trop oppressée, je faisais des crises d’angoisse. En contrecoup de la découverte de la liberté, comme une soupape qui se bloquait … Et je la sentais arriver.
Les ombres dansantes des arbres, imposants, cette foule d’inconnus, ces joggeurs avec leurs chiens, une bande d’amis qui rit un peu trop fort, quelqu’un qui crie, un homme qui lit son journal, et qui a pris ses quartiers à mes côtés … J’essayais de me rattraper aux nuages, de m’accrocher aux immeubles dans le lointain, mais tout se floutait, ma gorge avait coupé mon souffle, ma poitrine se faisait violente. La chaleur n’arrangeait rien, mes vêtements étaient trop petits, et je m’enfonçais dans une autre dimension alors que je voyais l’homme au journal se lever dans ma direction, trop tard, je pensais, sauve-moi, je voulais hurler, résister, que tout s’arrête.

Il y eu des paroles inaudibles, des couleurs, mais beaucoup de blanc, trop de blanc, des cris, des tentatives, mon corps soulevé, un mal de crâne, un son en continu, une mélodie stridente.
J’émergeais pendant un long moment. Prenant doucement conscience au début, comme on sait instinctivement qu’un rêve se termine et qu’on va se réveiller, encore sous l’influence d’un quelconque médicament. Et puis, parce que je n’avais tout simplement pas la force d’ouvrir mes paupières. Je voulais me rendormir, retrouver ce rêve. Encore un peu.
Mais ma curiosité pris le pas, et j’ouvrais les yeux, alerte. Je ne sus identifier la pièce dans laquelle j’étais. Salle de réveil ou de consultation, mais je n’étais pas seule. Pas une chambre. Je ne voyais personne, je tentais d’appeler, de pouvoir leur dire, "eh, j’suis réveillée, j’peux partir maintenant ?" mais à cause de mon demi-sommeil et de ce qu’ils m’avaient donné, je ne produisis que des borborygmes. Super, il allait falloir attendre ...
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Aiden Livingstone
Aiden Livingstone

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MessageSujet: Re: And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden)   And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden) EmptyLun 16 Juin - 14:44

Un matin comme les autre ou presque. Jme lève, fait le con devant la petite puis embrasse jill sur la joue. Je me prépare, devant elle sans gêne, même le fait qu’elle ait parfois le regard rivé sur ma cicatrice ne me dérange plus. Je finis, li sourit et part bosser. Elle déteste rester là, pendant que moi, je bosse. Surtout qu’elle est persuadée que je ne devrais pas. Homme au foyer pendant qu’elle y est tiens. Alors je la regarde une dernière fois et je descends l’escalier. J’enfourche ma moto et file comme le vent. Je ne sais pas ce qu’elle pense de moi, et dans un sens, je m’en moque totalement. Je n’ai jamais pensé à ces choses-là, ou je n’aurais jamais avancé. J’arrive sur place et on me dit qu’une jeune femme a fait un malaise, qu’il faut que j’aille voir si elle a récupéré. Sérieusement ? Parfois jme demande s’ils se disent pas qu’avec ma gueule, je rassurer les filles. Tu parles, la plupart s’imaginent que je les drague alors que je fais que sourire. Parfois c’est gonflant d’avoir l’impression d’être un gigolo pour patientes. Je m’approche et me fige. Ces traits-là. Ça me dit quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais je semble ailleurs, au moins un instant. Je pose mes yeux sur sa pâleur. Je lui verse un peu d’eau. « Alors, on a pas mangé ce matin ? Trop d’émotions ? » Souvent c’est l’un ou l’autre, dans les pires cas, c’est lié à une pathologie mais je doute que cela soit le cas. « Moi c’est Aiden Livingstone et toi ? Tu souffres d'une quelconque maladie ? On doit avertir quelqu'un ? » Pendant que je parle je me perds dans ses yeux. Elle a une expression qui me fait des frissons. Elle vous regarde comme si elle voyait à travers vous. Un regard perçant et vide à la fois, comme absent, une impression étrange.
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Calliope White
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MessageSujet: Re: And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden)   And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden) EmptyMer 18 Juin - 17:33

Bref espoir.

Le temps s’écoula de manière beaucoup trop lente à mon goût, et l’absence d’horloge ne me permettait pas de deviner l’heure qu’il était, ou combien de temps j’avais passé depuis … depuis que j’étais dans le parc, tout à l’heure. Dix minutes ? Deux heures ?
Faut croire que j’ai passé assez de temps dans un hôpital pour le restant de mes jours, pour être à ce point impatiente d’en partir. Et puis, j’attendais les questions habituelles pour savoir si la personne a toute sa tête : alors, tu es née où ? Et quand ? Et je vous embrouille, bordel. Je sentais mes forces revenir, un peu. Mon mal de crâne que j’avais eu en me réveillant s’était estompé, le sentiment d’être shoutée aussi. Ma voix se faisait plus assurée, ma langue moins pâteuse, mais pourtant, j’avais la gorge sèche. Pas que j’ai soif, non, ils avaient dû m’hydrater ou je ne sais quoi, mais … c’était bizarre. Je sentais qu’il me manquait quelque chose, mais peut-être était-ce seulement la liberté de m’échapper. Je voulais crier.
C’est pas trop tôt, fus la première chose que j’ai pensé quand j’ai entendu des bruits de pas, proches. Un docteur arriva enfin, ou un infirmier, ou peu importe pourvu qu’il me fasse sortir de là. Je sentis son regard sur mon visage, qui ne devait pas être rayonnant, alors que je m’attardais sur la fine pile de dossier sous son bras. Mouais, il devait avoir d’autres chats à fouetter … enfin, d’autres patients à soigner. Je le regardais enfin, un petit moment, droit dans les yeux, avant qu’il remplissait un verre d’eau. Waouh. Quel devin. Il avait lu ça dans mes yeux ? Je pris le verre et le vidais d’un trait, savourant l’eau froide dans ma gorge. Mais ça n’empêche pas que j’haussais un sourcil lorsqu’il s’interrogea sur les raisons de ma perte de connaissance (et vas-y que je m’y connais en termes pseudos-techniques, avec ma grande Maîtrise de dix-huit ans ! ) … Je sais qu’ils côtoient des dizaines de patients par jour, mais la moindre des choses, c’est au moins de faire semblant de lire la fiche technique, qui doit être quelque part au pied de mon lit. Du coup, j’étais encore moins expressive que d’ordinaire, lorsque je lui répondais, la mort dans l’âme : Perdu. J’ai fait une crise d’angoisse qui a mal tourné. J’essayais d’avoir un sourire d’excuse, mais ça se résuma à un vain essai, et mon regard se fit fuyant, encore une fois. J’peux sortir, dis ? Mais je soupçonnais qu’ils n’allaient pas me laisser sortir comme ça. J’accueillais donc, sans joie aucune, une nouvelle slave de questions. Mais après avoir entendu la première, il capta mon entière attention.
Pardon, vous avez dit que votre nom était ? Je n’avais pu m’en empêcher. Mon demi-frère n’était pas à New-York aux dernières nouvelles, mais je dois bien avouer que mes sources pouvaient être éventées. Mais non, je veux dire, ce serait si simple ? C’était impossible. Mais comment faire pour ne pas y croire, un instant, un bref instant ? Désolée, euh, j’sais pas, mais j’suis autiste, et pas allergique à des médicaments. Et … j’ai personne à appeler, à part mon psy peut-être, il pourra mieux vous renseigner, mais je crois qu’il est parti en retraite. Donc euh … C’est cuit, quoi. Je le regardais quand même, pleine d'espoirs, peut-être qu'il n'en avait rien à faire après tout, peut-être qu'il me dirait, non, c'est bon, tu peux partir. J'espérais qu'il ne me joue pas la carte du pauvre docteur affligé, surtout alors qu'il me faisait penser à mon frère, maintenant. Je pourrais lui trouver cinquante ressemblances avec les images de ma mère, de notre mère, celles qu'il me reste, parce qu'elle non plus, je ne l'ai pas connu. Mais, c'était tellement impossible, il devait y avoir plus d'un Aiden Livingstone dans ce monde, c'était un patronyme pas courant, mais pas rare non plus.
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Aiden Livingstone
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MessageSujet: Re: And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden)   And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden) EmptyMar 1 Juil - 20:46

La jeune femme était particulièrement mignonne. Les gens diraient que je n’étais pas censé penser à ce genre de choses, mas j’étais ce que j’étais. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Et puis ce n’est pas comme si j’allais draguer une patiente. Elle m’infirma que j’avais tout faux, qu’elle avait juste fait une angoisse trop forte. C’était ce que voulait dire trop d’émotions, mais je ne relevais pas. Sinon elle pourrait très bien décider de se barrer comme ça. Je n’étais pas toujours très doué avec les patients. Un peu abrupte ou gaffeur, enfin pas toujours mais ça m’était déjà arrivé. Jill me qualifiait d’abruti, mais j’étais loin d’être ainsi. Je ne savais pas toujours comment gérer certains patients. Surtout quand je me considérais parfois en tant que tel. Sensation, impression que je haïssais. J’en parlais pas, je jouais les mes qui s’en fout, j’en plaisantais. Mais il était évident que j’avais parfois du mal à ne pas m’identifier aux autres que je traitais. Elle me redemanda mon nom. J’ignorais pour quelles raisons mais je n’avais aucune raison de lui mentir. « Aiden. Aiden Livingstone Pourquoi ? Je suis pas d’ici donc si vous cherchez un Aiden de new york je crains que ce ne soit pas moi. Je suis né en Espagne. » Pourquoi je lui disais ça sérieux ? Je savais même pas pourquoi. Mais je savais reconnaitre quelqu’un qui cherche une personne spécifique. Elle me confia le reste des informations. Qu’elle était autiste, ce qui expliquait son regard fuyant. Mais ce que je ne comprenais pas c’était qu’elle pense à son psy, et ses parents ? Elle était jeune pour se débrouiller seule ? Si j’avais une enfant autiste je serais collé à ses fesses. Je voyais mal ses parents faire autrement. « Et tes parents ? Tu es toute seule à New York ? » Mêle toi de tes affaire Aiden ais je eu envie de me dire à moi-même. Parce que ça ne me regardait pas. Elle avait peut-être une forme très légère d’autisme et elle était assez indépendante pour se débrouiller. « Je suis désolé, ça ne me regarde pas vraiment. Mais si tu n’es pas majeure, je dois appeler quelqu’un avant de te laisser partir. Ce Aiden, c’est qui ? » On n’avait pas dit de se mêler de son cul juste avant ? J’étais vraiment un imbécile après tout.
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Calliope White
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MessageSujet: Re: And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden)   And I ain't need nothing else, no one else but you and I. (Aiden) EmptyMar 8 Juil - 9:12

Flingue mon coeur.

Les mots venaient, s’échouaient dans mon crâne, ils se bataillaient, se fracassaient, se mélangeaient dans un nuage brumeux d’impossibilités. Les mots fleurissaient sur le coin de ses lèvres comme autant de perles, qui se transformaient en balles, et ravageaient mon corps.
Dis, ça s’appelle comment, ce sentiment ? Celui qui est là, que je ressens. Tu l’entends, dis ? Ce sentiment. Un sentiment. Je crois. C’est ainsi que ça fait, aussi mal, ça vous tords les tripes et ça vous crève le cœur ? J’ai rien demandé, doc, reprends-tout, j’suis pas adaptée pour vivre avec, je vais faire une crise, sans doute, une autre sûrement. Je la sentais venir de loin, celle-là, je l’attendais de pied ferme. Elle ne frappera pas à la porte, elle m’assommera.
Et plus il parlait, et plus je partais.
Je me raccrochais à ses mots techniques, ses mots familiers, alors que le reste me faisait couler. Comment était-ce possible ? Docteurs, médicaments, psychologue, crise d’angoisse. Malgré moi, je captais tout. Pas de New York, Espagnol. Il pouvait correspondre, il pouvait corréler. Il faisait surtout dérailler mon cœur, l’enfoiré. Je me concentrais sur mon corps, sur ces changements. Je devrais être habituée, à force. New York me faisait déraper, New York me faisait angoisser. New York me montrait que j’étais vivante, et tout aussi capable de ressentir les émotions que les autres. C’est juste que je ne savais pas les gérer. C’était trop compliqué.
Je n’ai aucune famille ici. Ceux que je connais doivent probablement travailler. Changer de sujet, parler de sortir, quand je sentais que mon corps allait défaillir une nouvelle fois. Me raccrocher aux protocoles, à la liberté par-delà ces murs. Il n’y avait personne qui se souciait de moi en ce moment précis. Je n’étais même pas sûre de pouvoir marcher sans m’écrouler, je voulais dormir encore un peu, me réveiller de ce rêve terrifiant et formidable, et qui sait, être libre de sortir à mon réveil.
J’étais un animal du plus bref effet, adapté à la survie. N’y comprenant rien aux sentiments. Coincée dans un corps qui en était rempli. Je me noyais.
Techniquement, je suis majeure. J’ai grandi dans un pays où la majorité est à dix-huit ans. Et je ne connais pas avec précision ma date de naissance. Pour l’instant, c’était facile. La partie la plus compliqué venait après. Et je m’étonnais d’être encore là. Respirant l’air empoisonné de l’hôpital. Ma voix s’étrangla, et je ne savais pas comment elle allait dire le reste. Mais je me lançais. Si ce type existe … Alors, il paraitrait qu’on soit demi-frères. Morne, terne. Voilà comment ma voix était. Et mon regard posé sur la fine couverture qui recouvrait mes jambes. J’avais décroché mon regard de son visage, il allait m’abandonner de toute façon, et je n’allais jamais le revoir. Cette pâle imposture.
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