« LES MORTS MARCHENT », « UN CANNIBALE ABATTU PAR LES FORCES DE L’ORDRE », « ZOMBIE VAUDOU EN PLEIN CENTRE-VILLE ? ». Aux alentours du 15 juillet 2011, les gros titres des quotidiens locaux de La Nouvelle-Orléans en Louisiane s’en donnent à cœur joie. Il s’agit pourtant au départ d’un simple fait divers. Un sans-papiers devenu fou qui dévore les tripes d’un passant encore bien vivant, juste comme ça, en pleine journée, en pleine rue, avant d’être abattu par les autorités, c’est vrai qu’il y a de quoi faire frémir. Le jour suivant, on annonce le décès de Carl Hobbs, la victime, après qu’il ait succombé à ses blessures. Le jour suivant encore, l’hôpital où se trouvait le patient est désormais en quarantaine, mais on tente de faire croire à la population que tout est sous contrôle.

Les gros titres du lendemain démentent pourtant les mensonges de la veille et c’est la ville entière qui est désormais coupée de tout, cernée par les militaires. Ce sont les médias du pays et même du monde qui relayent l’information maintenant, et lentement, la panique monte. Une frénésie qui fait éclater la paix sur tout le territoire Américain. Braquages, vols, agressions, pillages et violences. Nous avons bel et bien affaire à l'aube d'une toute nouvelle pandémie d'un genre inconnu. Mais la terreur n’a pas fini de sévir, à vrai dire elle ne fait que commencer car pendant que tous les regards se portent sur la Louisiane, submergée par les morts, d’autres cas apparaissent peu à peu dans le pays. Une grand-mère qui dévore ses trois petits enfants dans l’Idaho, et un fermier qui engloutit un cheval entier au sud du Texas.

A la fin du mois de juillet, les frontières avec le Mexique et le Canada sont fermées, plus aucun vol n’est autorisé, un couvre-feu est instauré et la loi Martiale est officiellement déclarée. Après un tout dernier discours poignant du Président, c’est désormais les militaires qui prennent le relais, et le monde entier retient son souffle.
Malgré leurs efforts pourtant, rien ne semble pourvoir stopper cette armée de cadavres toujours croissante et les autorités sanitaires n’auront jamais le temps nécessaire pour identifier et contrer ce virus ignoble. Les États succombent les uns après les autres et au début du mois d’août, les frontières avec le Mexique cèdent et c’est le début du chaos mondial.

Les quelques derniers gros titres à paraître n’ont pas changé : « LES MORTS MARCHENT ». Mais en plus, on signale un nouveau foyer en Colombie, et un autre en Chine. Ce sont les dernières nouvelles internationales que recevront les habitants des USA, avant de sombrer dans la folie. S’en suit la période des grands exodes où des vagues de réfugiés terrifiés tracent les routes en espérant échapper à l’horreur, mais partout sur leur chemin, ce n’est plus que désolation et affrontements sanglants. Chaque jour, l’armée et les autorités perdent du terrain. Villes bombardées, exterminations massives, ils ne reculent devant rien et pourtant rien ne fait reculer les marcheurs.

Lorsque Washington tombe à son tour, le destin du pays est scellé et sans chaîne de commandement, la guerre se termine par une cuisante défaite où chacun est désormais livré à lui-même.
Tout cela se passait durant l’été 2011. Depuis, plus de Gouvernement, plus de lois, plus d’électricité et bientôt plus d’essence, ce qu’il reste de la population se terre dans les décombres du passé et les refuges sont rares.

Venez survivre avec nous et nous raconter votre apocalypse mais prenez garde, car plus que jamais, les morts marchent…