Reid Rogers
31 ans ◘ petite frappe des rues de New-York, dealer, ancien taulard, désormais propriétaire du bradburys ◘ aaron paul
The truth is, I've never been an honorable man.


criminals ◘ célibâtard
américain ◘ né à New-York ◘ hétérosexuel

Mon caractère à moi ? Putain vous avez vraiment envie de savoir ? Je suis le mec le plus détestable qu'il vous sera donné de croiser, le genre qu'on a envie de gifler à longueur de journée, qui jure plus que de raison et qui vous envoie chier, tout le temps, pour un rien. Je n'suis pas franchement méchant mais y a que les gens m'emmerdent, tous autant qu'ils sont. Je ne supporte pas grand monde, pour ne pas dire personne. J'ai le poing facile et la langue aiguisée, je suis très bien tout seul. Pas que je n'ai jamais eu d'amis mais ils m'ont tourné l'dos et je m'suis retrouvé coincé quatre ans en taule, alors l'amitié franchement, permettez moi de vous dire que ça craint. Y a que la Reagan, souvenir d'une enfance dans les rues, gosses de personne, enfants de nulle part, y a qu'elle qui ait jamais vraiment fait quelque chose pour moi, en m'lâchant son bar avant de disparaître, encore. Un vrai courant d'air, m'enfin merci ma belle, le reste on s'en tape. Je me retrouve patron, alors que je suis à peine capable de m'gérer. Inconstant, inconscient, instable, increvable, la plupart des adjectifs péjoratifs en in- vous pouvez les coller à ma petite personne. Je peux être sympa, quand l'envie me prend, mais c'est pas souvent, et surement pas quand j'suis bourré, là il vaut mieux passer son chemin, j'deviens plus violent qu'à l'accoutumée et frappe dans tout ce qui m'approche d'un peu trop près. Je me fous de pas être aimé, je n'l'ai jamais vraiment été alors ce n'est pas comme si ça pouvait me manquer. J'suis un sale con, du style qui vous laisse dans votre merde si vous vous faites agresser, le genre qui n'a plus envie d'avoir de l'intérêt pour la tronche de tous ces autres qui n'en ont rien à foutre de la mienne. Je n'donne à personne des raisons de m'apprécier parce que je n'veux avoir à les apprécier en retour. Paraît que je n'suis pas un si mauvais bougre, qu'ils se disaient les psychologues en prison. Il a eu une vie d'merde, une vie qui ne pouvait que me foutre en l'air. J'suis pas un mauvais gars qu'ils ne cessaient de me répéter, que j'y pouvais rien si j'étais tombé dans une famille pourrie, qu'avec un entourage paril je n'pouvais qu'être gangréné à mon tour par la désillusion, le malêtre et la violence. Je leur lève un doigt, et bien au haut, à tous ces abrutis, j'suis ce que j'suis parce que j'ai choisi de l'être et j'emmerde leur psychologie à la mord-moi-l'nœud. Je bois trop, je fume trop, je deale un peu, histoire de me remplir un peu les poches et ma vie, je la vis au joue le jour et aussi longtemps qu'elle durera, même si elle doit s'finir demain.

We can play who's the better asshole.
But I guarantee you, I'll win.



Ça commence par quoi les histoires qui finissent mal ? Je veux dire, on n'sort des il était une fois seulement dans les belles histoires, celles qui font rêver, qui donnent envie d'être vécues. On va s'contenter de balancer les grandes lignes, un peu comme on s'raconte des anecdotes accoudés au comptoir, un bon verre de vodka dans une main, une clope dans l'autre, ne prêtant qu'une oreille distraite à l'histoire de toute façon sans intérêt de notre compagnon d'beuverie.
T'es né où Rogers ? T'as foutu quoi d'ta vie merdique ? J'suis new-yorkais jusqu'à la moelle mon pote, impregné de cette ville jusque dans mes veines, j'en connais tous les recoins, les plus malfamés surtout, ne me demandez pas de vous guider dans l'Upper East Side, mais pour vous trouver de la blanche à pas cher, je suis votre homme. Les quartiers pauvres et pourris, c'est mon univers, j'y ai passé mon enfance, à pousser comme de la mauvaise herbe dans le jardin de ce bon vieil oncle Sam. J'suis le genre de petite raclure qu'il voudrait écraser sous sa botte, ce bon pays. Je vends de la drogue, je peuple les allées désertes le temps d'un deal, d'un coup rapide avec une fille du coin, ou pas d'ailleurs, j'm'en fous un peu. On n'm'a jamais aimé, j'suis né indésiré, fils de pute dans le vrai sens du terme, expédié dans la chambre d'à côté pendant que maman f'sait son boulot avec un autre client d'passage. J'étais rien, pour tous ces mectons qui m'regardaient de haut alors qu'ils défilaient sur l'corps épuisé de ma génitrice. Elle n'en a jamais rien eu à foutre de moi, elle avait pas les tunes pour se faire avorter, alors elle s'était tapée un rejeton qui la haïssait, qui la déteste encore.
Ouais mais c'est tout ? J'veux dire la drogue, les putes et les clopes, y a rien de plus excitant ? Tu m'fais bien marrer, j'aurais aimé que ça reste si simple. Au lieu d'ça, j'ai croupi quatre putains d'années dans l'quartier de haute-sécurité d'Rikers Island. Faut imaginer, avec ma gueule d'adulescent et mes mots trop vifs, avec mon petit plaisir malsain de la provocation, ça a été quatre années à me prendre des coups, à devoir refiler mes portions d'repas à des gros bras pour qu'ils cassent la gueule à ceux qui voulaient m'la fracasser. Y a rien d'excitant là-dedans, je suis ressorti de cet enfer avec la peau sur les os, à peine la force de m'tenir debout, quatre ans de perdus dans la tronche et l'impression d'être encore plus vaurien qu'avant d'être tombé dans c'trou. J'suis tombé pour traffic de drogue, violence sur officier et tout l'tintouin. Ça leur a fait plaisir d'coincer un blanbec comme moi, avec les clichés à la con qui leur pourrissent la vue ça leur foutait moins la trouille de s'attaquer à moi qu'à un autre.
Et avec ta gueule de repris d'justice tu vas m'faire croire que c'bar est à toi ? Eh ouais, t'es chez moi ici, même si j'n'y crois pas vraiment moi-même. C'est la Reagan qui m'a laissé ça, clés en main. On a vécu dans la rue ensemble quand je m'suis enfin barré à la quinzaine tout juste. C'était une gosse, elle m'avait presque attendri. Tu not'ras l'mot presque. M'enfin ça ne m'a pas trop mal réussi d'être sympa une fois dans ma vie. Mais ne t'attends pas à ce que je le sois de nouveau, c'terminé le temps où je laissais une chance aux autres, maintenant c'est ma gueule et seulement la mienne. Vous pouvez tous crever que je n'lèverais pas un pouce.

I'AM IRON MAN
behind the screen
Feu ma Reagan, te voilà remplacée par un autre salaud notoire, guignard de première et aimant à emmerdes   You will be missed