Pandore avait passé l’après-midi en compagnie de sa meilleure amie, savourant les retrouvailles, après de longs mois passés à n’avoir des nouvelles d’elle que virtuellement. Depuis son arrivée en ville, Pando était souvent aux côtés d’Opale, celle-ci souhaitant lui faire découvrir sa nouvelle ville, qu’elle semblait affectionner profondément. Après avoir déambulées ensemble plusieurs heures en ville, les deux amies s’étaient réfugiées dans l’appartement d’Opale, pour jouer à la console. Et oui, les deux néo-zélandaises étaient encore des gamines dans l’âme et adoraient jouer aux jeux vidéos, mais elles l’assumaient. Alors que les 17h venaient à peine de sonner, Pandore mit un terme à leur après-midi entre filles : « Faut que j’y aille ! », dit-elle à l’intention de son amie. « Oui, je sais... Dereck.... », fit Opale en réaction. Ce qui lui valu un regard agacé de son amie. « Oui, Derek, et alors ? ». Voyant que son amie préférait sourire au lieu de répondre, Pando ajouta : « C’est un ami, arrête d’être chiante avec ça ! ». Ce qui engendra un rire de la part d’Opale : « T’embrasses souvent tes amis ? ». Pando s’arrêta en attrapant son sac, pour répondre, en faisant rouler ses yeux dans ses orbites : « Ouais, souvent ! Pas toi ? » Elle ponctua sa réplique d’un petit coup d’épaule qu’elle donna à son amie, avant de sortir de l’appartement pour se mettre en quête d’un taxi.

Quelques minutes plus tard, la pétillante jeune femme descendit du véhicule, devant Central Park, lieu de son rendez-vous avec Derek. Elle s’enfonça dans le parc, se dirigea vers un banc. Derek et elle devait se retrouver à un banc précis, qui leur servait parfois de lieu de repère lorsqu’ils se voyaient, avant d’aller faire un tour ailleurs. Le duo s’était revu quelques fois depuis leur arrivée à New York, parlant surtout du médecin que Pandore devait rencontrer dans quelques jours. Ils avaient, pour l’instant, toujours soigneusement évités de reparler du baiser qu’ils avaient échangés en quittant l’Afrique. Pas forcément par gêne, le sujet ne s’était jamais présenté, et Pando se voyait mal arrivé devant lui et dire « Hey, au fait, on s’explique pour le baiser, ou on continue à se la jouer autruche ? ». Même si la réplique était drôle, c’était pas terrible.

Pando ne tarda pas à être vers le banc, devant lequel attendait Derek, debout, lui tournant le dos. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme aux cheveux arc-en-ciel. Sans un bruit, elle se dirigea vers lui. Arrivé contre son dos, elle ne dit pas un seul mot, et se contenta de poser ses mains sur ses yeux à lui. Au lieu de sortir l’éternel « Devine qui c’est ! », qui ne sert à rien, sauf si on sait prendre une autre voix (ce en quoi Pando était nulle, mais vraiment !), elle se racla la gorge.